mardi 25 mars 2008

De battre mon coeur s'est arrêté.

Je suffoque. J'halète. Je marche. Vite, plus vite encore. Le souffle me manque. Mes jambes sont en cotons, ma vue se brouille, je n'entends pratiquement plus rien, à part un bourdonnement distinct.
Je m'arrête. Je m'appuie contre le mur d'un immeuble, et pose ma tête sur mon avant-bras droit. Je regarde le sol. Je ferme les yeux. Tente de calmer ma respiration. Je rouvre les yeux. Le tourni me reprend. Je ferme mon poing. Serre la mâchoire. Respire, respire, respire, respire. Je serre plus fort mon poing. Je secoue lentement la tête, mes larmes roulent, mon pied se met à taper sur le mur.
Et puis d'un coup tout s'arrête. Mon souffle reprend son rythme normal, mes larmes stoppent instantanément, je déserre mon poing, ma mâchoire. Mon pied s'arrête à mi-chemin.
Je me retourne, m'adosse au mur, regarde le ciel. D'un geste rapide, j'efface mes dernières larmes, renifle, et je me mets à rire. Sauf que je ne peux plus m'arrêter. Je me laisse glisser le long du mur. Je deviens rouge, je tente en vain de sécher mes nouvelles larmes. Et je ris toujours. Le soleil m'éblouit, ma main tente de protéger mes yeux, mon fou rire se calme, mes larmes cessent peu à peu. J'allonge mes jambes, secoue la tête, renifle, émet un long et sonore soupir, et souris.
Le partage d'émotion avec un bout de trottoir de cette ville, si j'avais su.
Mon portable vibre. Retour à la réalité.
Je me relève. Je jette un oeil à cette parcelle de goudron qui m'aura accueilli sans rien me demander, lui tourne le dos, et marche à nouveau.