mamie blues
9h ! Plus ou moins. Je ne sais plus vraiment combien de fois j'ai réenclenché mon réveil pour qu'il resonne 5 minutes plus tard.
Je tâtonne, et je finis par trouver la télécommande de ma chaîne hi-fi. J'appuie au hasard sur un peu tous les boutons que rencontre mon pouce. Click et une douce lueur orange envahit ma chambre.
Mes yeux discernent mes pieds dépassant de mon épaisse couette, deux places. Je me sens toute petite dans mon lit. Cette nuit je n'ai pas perdu ma paire de chaussettes rose, épaisse, moelleuse, spéciale "nuit d'hiver - nuit de célibataire". Oui, je n'aime pas dormir avec les pieds froids, c'est la vie.
En fond sonore, des violons. Barry White ! Et sa voix rauque qui me chante de bon matin "The first, my last, my everything". C'est pas tous les matins qu'on me le dit. C'est même ... jamais. Ok. Mes pieds frétillent.
Je tombe du lit, enfile mon bas de pyjama. Le soleil s'engouffre à mesure que mon store automatique remonte, mes fesses se trémoussent. " You make me feel this way, You're like a fresh morning dew on a brand new day". Je me sens tout à coup complètement ridicule. Fin de Barry White.
Je cherche un pull. Feist enchaine avec sa dernière chanson "one, two, three, tell me that you love me more". Tête dans le cul, voix aussi rauque que celle de Barry, je tente de chanter avec elle. Mais... Mais non. Je décide donc de parler à mon chat, tout en changeant de paire de chaussette.
Mon chat ne comprend pas ce que je baragouine de bon matin.
Je change de station de radio, et tombe sur Madonna " i've got you under my skin". Ouais bon, ben pour le moment moi ce que j'ai sous la peau c'est un bloc de glace, je pense tout en cherchant mon plaid spécial "matin d'hiver-matin polaire".
Je soupire, regarde mon chat qui continue de dormir, me lève, ouvre ma porte, et entends un "hé ben t'es pas pressée ce matin". Je referme ma porte.
J'ai oublié de mettre ma dose matinale de labello.
James Blunt se lamente "did i disappoint you, or let you down ?" L'image de son clip où il est assis seul sur son lit, me fait soudainement écho. Point positif : je n'ai pas sa gueule de con !
Peu importe, rouvrons la porte.
22h27. Mon dos me fait souffrir, mes genoux sont douloureux, et mes pieds n'ont eu qu'un objectif en tête toute la journée : retrouver mes chaussettes de nuit. C'est chose faite.
Mon double cd de K'S Choice Live, le rouge, tourne.
La joie de vivre m'habite en permanence. Non ?
Bon voilà faisons un point. Il y a des périodes où elle m'habite mais s'éclipse à maintes reprises pour laisser place à l'humeur triste. Bon et après. Qui ne connait pas ça ?
Après l'oeil du cyclone en Juin, la tornade et l'ouragan réunit en Août, le chaos en Septembre, j'ai toujours pas droit à un été indien ? Une bonne grosse période de béatitude, la bouche ouverte comme un toutou à la fenêtre de la voiture, la langue sur le côté, parsemée de mouches collées, les oreilles volant au vent, le regard mi clos, empli de bonheur. Non ? Toujours pas ?
Il ne me reste plus qu'à attendre le mois d'Avril-Mai. Je vais retrouver l'ambiance du muguet. Les tentes sous la serre, les réveils à 4h du mat, l'haleine du patron de bon matin, les petits dej' pris au lever du soleil, les mains dans la terre ... Une parenthèse, une coupure dans ma vie fort agréable.
Puis ensuite ce sera l'été rapidement. Et cette fois-ci je serai aussi légère que le vent !